Les pirogues

Pirogue 20 - Âge du Bronze - Site de Matocq - Photo Laurent Wangermez
Les 40 pirogues découvertes dans le lac de Sanguinet
Depuis 50 ans, le lac de Sanguinet livre les secrets enfouis d’un passé lointain, notamment des pirogues dont la chronologie, de l’âge du Bronze à l’Antiquité gallo-romaine, montre une permanence des activités humaines en relation avec l’eau.
Aujourd’hui, trente-neuf pirogues monoxyles ont été découvertes sur 4 des 5 sites immergés et étudiés. La plus ancienne embarcation naviguait il y a 4000 ans, lorsque la Gourgue, rivière à l’origine du lac de Sanguinet, se jetait dans l’océan. Les datations de 33 exemplaires permettent d’attribuer 9 pirogues à l’âge du Bronze, 17 à l’âge du Fer, 4 à l'époque gallo-romaine, 1 à l’époque mérovingienne, 2 aux temps modernes.
Leurs longueurs sont comprises entre 4 et 9 mètres. La majeure partie a été fabriquée en pin, quatre sont en chêne. Leur conservation s’explique par leur protection assurée par le milieu anaérobie du fond du lac, limitant leur dégradation par des organismes xylophages.
Deux pirogues ont été dégagées (n° 20 et n°5). Leur préservation a nécessité un traitement de conservation au Laboratoire ARC-Nucléart dédié à la conservation et la restauration des objets du patrimoine en bois et en cuir. Présentées dans un caisson en verre en atmosphère contrôlée, elles occupent une place de choix au Musée du Lac.
La plus ancienne pirogue (n°20)
A ce jour, la pirogue 20 est la plus ancienne découverte dans le lac de Sanguinet. Elle a été identifiée en 1993 à 15m de profondeur par 2 plongeurs du CRESS lors d’une campagne de prospection conduite sur le site de Matocq. La datation par la méthode Carbone 14 la place à l’âge du Bronze moyen (1732 - 1404 avant J.-C.). Seule l’extrémité arrière est conservée. Elle est massive avec une largeur maximale de 1,10m. Une rainure a été creusée afin de recevoir une planche amovible en pin, destinée à obturer la poupe, marquée de part et d’autre par des ailerons. Sur son fond, 11 trous carrés obturés par des bouchons en bois qui ont pu servir de jauges de profondeur, peuvent être observés. Douze autres pirogues proviennent de ce même site.