Fouille de la 40 ième pirogue dans le lac de Sanguinet

Fouille de la 40 ième pirogue dans le lac de Sanguinet

Base vie des archéologues-plongeurs - Crédit photo mairie de Sanguinet 

À l’occasion de la fouille programmée de la 40e épave du lac de Sanguinet, du 25 septembre au 6 octobre prochain, Anaïs Diméglio, archéologue subaquatique au Drassm et son équipe, des experts de la médiation scientifique, des membres du Cress et le Musée du Lac se sont fédérés autour d'une campagne de médiation, de valorisation et de sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine du lac de Sanguinet.

Cette opération financée par le département des Landes et la DRAC Nouvelle Aquitaine, avec le soutien de la ville de Sanguinet et du Drassm, a tenu toutes ses promesses.

Les actions de médiation 

Les différents ateliers proposés pour la partie médiation : exposition, ateliers-jeux présentés sur la rive du lac près de la plage du pavillon, accueils pédagogiques, parcours archéologique, découverte du musée, ont accueilli de nombreux curieux. Elle s’est organisée autour de trois lieux : la base vie des archéologues-plongeurs sur les berges du lac, le musée de Sanguinet, et la salle Jean-Pierre Dubos lors des soirées de conférence.     

Sur la base vie, l’installation d’un barnum, de l’exposition et des ateliers ludiques entre la piste cyclable et la rive du lac ont permis d’amener un bon nombre de cyclistes et de promeneurs à s’arrêter et découvrir ou redécouvrir les richesses insoupçonnées que cachent les eaux du lac de Sanguinet, ainsi que l’histoire de sa formation. Ils ont également été amenés à venir découvrir au musée cet immense patrimoine sublacustre et admirer la reproduction à l’identique d’une pirogue antique, façonnée par un Sanguinétois, Raymond Sentucq. Cette dernière était exposée exceptionnellement pour l’occasion sous un second barnum mis en place par la mairie de Sanguinet, devant le musée.

La participation de toutes les classes de l’école de Sanguinet, de la maternelle au CM2, aux ateliers proposés sur site ont considérablement enrichi les « festivités ». Les jeux mis à disposition et conçus par Anne-Claire Misme, responsable de la médiation scientifique du bureau d’étude Éveha, ont permis de transmettre savoirs et découvertes archéologiques, animés par de jeunes archéologues-plongeurs professionnels, des étudiants en archéologie et les membres du CRESS.

Au musée, la responsable Corinne de Checchi secondée par toute cette équipe, a également animé des visites en axant son discours autour de la campagne archéologique en cours.

Enfin, les deux conférences présentées à l’Espace Jean-Pierre Dubos ont amené les nombreux auditeurs à se sensibiliser aux risques occasionnés par des incursions illicites sur les sites pour la première conférence animée par Mathilde Roupsard, conservatrice du patrimoine au SRA Nouvelle-Aquitaine. Lors de la seconde, André Tartas (CRESS) a effectué un retour sur les sites et pirogues découverts dans le lac, Anaïs Diméglio (Drassm) et Alba Ferreira Domínguez (Ipso Facto) ont fini l’exposé par la présentation des premiers résultats de la campagne de fouille 2023.

Le travail scientifique de terrain

La pirogue 40 découverte en 2021 et datée grâce à un prélèvement C14 entre les XIIIe et XVIe siècles de notre ère était en effet intéressante par sa position dans le lac et sa datation. Retrouvée à l’écart des 39 autres pirogues découvertes au fond du lac, celle-ci pourrait se trouver échouée sur une ancienne berge du lac, maintenant recouverte par les eaux. Ceci pourrait nous permettre de restituer, bien que très localement, un tracé probable des contours du lac à une époque assez mal connue de son occupation puisqu’aucun établissement n’a été identifié à Sanguinet et aux alentours pour la fin du Moyen-Âge.

Alba Ferreira Domínguez, archéo-dendrologue plongeuse est venue étudier l’épave directement sur site. Ses premières observations montrent que la pirogue, préservée sur environ cinq mètre de long, a été débitée à cœur dans le tronc d’un chêne caducifolié d’un diamètre d’environ 60 centimètres. Ce débitage aurait été effectué à l’aide d’une hache et d’une herminette d’après les premières conclusions apportées par l’étude des traces d’outils. Enfin, une datation plus précise de l’épave par dendrochonologie (datation de la date d’abatage du bois par comptage des cernes) et dont les résultats sont encore en attente, a pu être effectuée.  Les données de terrain sont maintenant en étude et les résultats seront publiés dans un rapport d’opération remis à l’Etat en fin d’année 2023.

Retour de plongées...Elaia, Corentin, Morgane, Eric, Nicolas, Romuald, Arsène

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retour de plongée (3)

   

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